La maison de Séverine à PIERREFONDS
La maison de Sévrine est affiliée au réseau national des maisons d’écrivains et au réseau des maisons d’écrivains et patrimoines littéraires des Hauts-de-France
C'est en 1896 que Séverine quitte Paris pour s’installer dans cette paisible bourgade, non loin de Compiègne, alors dans l’effervescence des bains et d’une certaine mode du thermalisme lancée en partie par l’impératrice et Napoléon III une trentaine d’années auparavant. Elle y loue des maisons puis en achète une, en face de la gare, qu’elle nomme "les trois marches". Elle l’agrandit en réhaussant les ailes basses latérales, y reçoit ses nombreux amis et apprécie la compagnie de nombreux chiens.
Séverine et Louise Michel avaient en commun d'être d'excellentes pianistes. Caroline Rémy, dite "Line" a vécu d'ailleurs quelques temps en jouant de petits rôles au théâtre et en donnant des leçon de piano.
Elle interprétait quotidiennement la musique "avant gardiste" de son ami Erik Satie mais également de Debussy.
Séverine adhère à la SFIO en 1918, soit 10 ans après Erik Satie. Ce n'est qu'en 1921, qu'ils adhérent tous les deux au Parti communiste.
Ils se côtoient occasionnellement dans des cabarets parisiens et s'apprécient. Satie avait choisi de rompre avec les reptations bourgeoises. Chaque jour, il était témoin des souffrances ouvrières et des grèves qui ne trouvaient leur aboutissement qu’en des mouvements violents, réprimés par la police. Poursuites et arrestations se multipliaient. A travers ses lunettes de fer, Satie voyait la réalité de ce monde-là et entendait le fredon des richards parisiens et de leurs exaspérants représentants, les commentateurs labélisés.
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Pendant les années Séverine, Pierrefonds devient un "haut-lieu" d'agitation intellectuelle et féministe
“J’ai toujours travaillé pour la paix, la justice et la fraternité”.
"Moi, une rosette sur la poitrine ? mais… la nature m’en a déjà donnée deux ! "
Séverine mourut à Pierrefonds et sa dépouille fut enterrée dans le cimetière communal le 27 avril 1929, suivie par de plus de trois mille personnes. C'est son amie la plus chère qui lui rendit hommage en la personne de Marguerite Durand
Une vie une œuvre : Séverine, une journaliste debout
Témoignage de Michèle Witta, arrière arrière petite-fille de Séverine
et Paul Couturiau diffusé le 1er décembre 2002 sur France Inter
La vie de Séverine et de sa rencontre avec Jules Vallès par Gabriel Reuillard,
dans l'émission Heure de culture française, le 22 avril 1959 sur la RTF
"...Mon bagage est plié dans un mouchoir rouge. Quand je voudrai que l'on sache où je suis, je casserai une branche sur la route et je le mettrai au bout... Les amis me suivront des yeux..."
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C'est à Pierrefonds, qu'elle mourut en 1929. Pierrefonds où elle passa les 25 dernières années de sa vie. Ce fut sa maison que choisit sa grande amie Marguerite Durand, devenue sa voisine, pour en faire la résidence d’été des femmes journalistes. Séverine fut enterrée, avec une hirondelle morte du matin, un samedi "pour que les travailleurs puissent assister à la cérémonie" (E. Le Garrec).
L’amant était mort (quand les petites-filles venaient on le dissimulait derrière les persiennes) et le mari était venu mourir auprès de son Aimée, le 28 mai 1924, près 35 ans d’absence. Et quand on pense qu’on l’avait traitée de "chienne rouge qui comptait ses amants aux tours des girouettes".
Dans le cimetière communal, la tombe gris bleuté d’Adrien Guebhard et, face à elle, légèrement décalée couleur ocre rosé, celle de Séverine.