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 La tâche des instituteurs, ces obscurs soldats de la civilisation,est de donner au peuple les moyens intellectuels de se révolter .

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L'INSTITURICE

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LES CLASSES PROMENADE
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Louise obtint en 1851 un brevet de capacité de "sous-maîtresse", l'équivalent d'une institutrice de nos jours. Hélas pour la jeune femme, exercer la profession d'institutrice nécessitait de prêter serment à l'empereur Napoléon III, ce qu'elle refusa en 1852. Elle ouvre alors une école libre à Audeloncourt, à quelques kilomètres de Vroncourt où elle accueille des enfants de paysans qui paieront leurs études 1 franc par mois. Pour intéresser ses élèves, des petites filles, elle fait appel au monde réel : sa classe ressemble souvent à une ménagerie, une volière ou un jardin. Elle fabrique des décors de théâtre et consacre une partie des heures de classe au dessin et à la musique. Elle organise des sorties pédagogiques avec ses élèves, pour leur faire découvrir la nature et leur apprend la Marseillaise. Ses méthodes avant-gardistes ne plaisent pas à tous les parents et lui valent de nombreuses visites chez le Préfet. Elle quitte donc Audeloncourt. Puis, en 1854, avec son amie Julie Longchamp, rencontrée à Chaumont, elle ouvre une seconde école de jeunes filles à Millières. Elle y reste deux ans.

En 1857, la voici à Paris où elle enseigne dans une école 14 rue du Château-d’Eau, employée par une vieille institutrice, Mme Vollier. Son domicile est le 88 boulevard des Batignolles. Un héritage familial lui permet en 1865 d’acheter un externat 5 rue des Cloys, où elle vient habiter avec Mme Vollier, devenue retraitée. Louise quitte la rue des Cloys en 1868 et ouvre un externat rue Oudot, en association avec une Mlle Poulin atteinte de phtisie et qui décède en 1871. L’école de la rue Oudot compte une soixantaine d’élèves en 1870. M. Mauté de Fleurville, futur beau-père de Verlaine, est délégué cantonal de l’Instruction publique et apprécie l’action de Louise. Celle-ci accompagne souvent ses élèves à l’église Notre-Dame de Clignancourt, où elle croise Mathilde, future Mme Verlaine. Elle s'insurge contre la différence d'instruction donnée aux filles et aux garçons.

 

Louise écrit en même temps des poèmes qu’elle signe Enjolras, du nom d’un héros des Misérables. Elle en adresse plusieurs à Victor Hugo, rencontré en 1851, collabore à des journaux, participe à des meetings. Son engagement en faveur des pauvres est ancien, mais sa mue politique s’opère au contact des cours d’éducation populaire qu’organisent rue Hautefeuille des républicains comme Jules Favre, Eugène Pelletan et Jules Simon, à la lecture de Darwin et de Claude Bernard ou encore en fréquentant le groupe du Droit des femmes animé par Mme Jules Simon, André Léo et Maria Deraismes dans l’école professionnelle gratuite de la rue Thévenot (aujourd’hui le milieu de la rue Réaumur) - où Louise est chargée de cours dessin, de littérature et de géographie, aux côtés de Charles de Sivry, demi-frère de Mathilde Mauté.

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Après l'écrasement de la Commune, où elle a pris une part très active, elle passe deux ans en prison puis est déportée pendant sept ans en Nouvelle Calédonie. Le bagne est un nouveau champ d'étude, d'expérience et d'action : elle s'attache à alphabétiser les Canaques et s’insurge contre le colonialisme.

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 Lorsqu’elle ouvre une école pour les Canaques dans une cabane, l’administration la lui fait fermer. Elle continuera en brousse dans les grottes. Le 10 juillet 1878 quand éclate la révolte canaque, Louise Michel leur enseigne la guérilla et comment isoler les postes en coupant les lignes télégraphiques. L’année d’après, le 16 juin 1880 elle est enfin nommée institutrice à Nouméa.

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L’école de Louise Michel à Montmartre (angle de la rue du Mont-Cenis

et de la rue Becquerel).

 

Elle enseigne auprès des déportés puis comme professeur de dessin et de musique dans des écoles de filles. 

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Pendant son exil londonien, elle enseignera même dans une école libertaire .

Cette école anarchiste internationale pour les enfants de réfugiés politiques a ouvert ses portes en 1890 sur Fitzroy Square. Les enseignements ont été influencés par l'éducateur libertaire Paul Robin et ont mis en pratique les principes éducatifs de Mikhaïl Bakounine, mettant l'accent sur les méthodes scientifiques et rationnelles.

Le but de Louise était de développer chez les enfants les principes d'humanité et de justice. Parmi les professeurs de l'école se trouvaient des anarchistes exilés, comme Victorine Rouchy-Brocher, mais aussi des pédagogues pionniers comme Rachel McMillan et Agnes Henry. En 1892, l'école a été fermée, lorsque des explosifs ont été trouvés dans le sous-sol.

Louise a contribué à de nombreuses publications anglophones. Certains de ses écrits ont été traduits en anglais par la poétesse Louisa Sarah Bevington. Ses œuvres publiées ont également été traduites en espagnol par l'anarchiste Soledad Gustavo. L'anarchiste espagnole et militante des droits des travailleurs Teresa Claramunt est devenue connue sous le nom de "Louise Michel espagnole".

"Tant que les travailleurs ne seront pas instruits et n’auront pas la science de leur malheur, ils seront toujours exploités par le capital. Mais aujourd’hui l’instruction n’est pas à la portée de l’ouvrier et à ce sujet, on peut affirmer que sans éducation nous aurons encore beaucoup d’imbéciles et qu’il faut bien en diminuer le nombre.

Pour nous autres, anarchistes, toute l’éducation et toute l’instruction des enfants doivent être basées sur le développement de la raison, de la dignité, de l’indépendance personnelle et non sur celui de la foi, de la piété et de l’obéissance; sur l’amour de la vérité, de la justice, et par-dessus tout, sur le respect de l’humanité qui doit remplacer le culte d’un dieu. Nous sommes convaincus que l’éducation rationnelle et intégrale est primordiale et nécessaire pour tous les jeunes enfants car on peut toujours faire bien et il n’est pas de si laide chenille qui ne devienne un joli papillon."

 500 établissements scolaires portent le nom de Louise Michel ; voilà peut-être le plus grand hommage que l’on puisse lui rendre 

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